La NASA a annoncé le 6 janvier dernier la découverte de trois nouvelles exoplanètes par le télescope spatial TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) autour d’une petite étoile de couleur rouge nommée TOI 700. Elle est 40 % moins massive que notre Soleil et d’une température deux fois moins élevée. Les planètes en question sont identifiées comme TOI 700b, TOI 700c et TOI 700d, en ordre de la plus près de l’étoile jusqu’à la plus éloignée.
Bien qu’il y ait eu découverte de trois exoplanètes, c’est TOI 700d qui soulève les passions, en raison de sa taille et de sa température. En effet, TOI 700d n’est que 20% plus grande que la Terre. Elle pourrait donc très bien se révéler rocheuse, et non pas gazeuse, comme les planètes plus grosses encore. En plus, elle se situe juste assez loin de son étoile pour que sa température permette que l’eau, si elle en contient, se trouve à l’état liquide. On dit donc qu’elle se trouve dans la « zone habitable » ou « zone tempérée » de son étoile. TOI 700d reçoit de son étoile 86 % de l’énergie que la Terre reçoit du Soleil. Elle serait donc juste un peu plus froide que la Terre. Si on confirme qu’il s’agit d’une planète rocheuse et que sa température est clémente, TOI 700d pourrait être qualifiée d’habitable.
Une découverte importante dans la quête de la recherche de vie extraterrestre
La recherche d’exoplanètes est une science récente, puisque la première détection d’une planète autour d’une autre étoile similaire au Soleil a eu lieu en 1995. Avant cette percée, les astronomes ne disposaient que de 8 planètes (en fait, 9, Pluton étant considérée une planète, à l’époque!) et d’un seul système solaire comme objets d’étude. Depuis, le nombre d’exoplanètes a dépassé les 4100 objets, dans 3093 systèmes solaires. En plus de faire évoluer notre compréhension des planètes, des étoiles et de leur formation, l’étude de ces nombreux autres mondes a toujours un objectif sous-jacent emballant : la découverte de traces de vie.
La recherche de vie extraterrestre se révèle d’une grande complexité, c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin ! En effet, il s’agit de trouver – si elles existent – les planètes qui abritent la vie parmi les quelques 200 milliards d’étoiles de notre galaxie. Nos instruments sont limités, il est possible de scruter seulement les étoiles les proches. De plus, les méthodes d’observation que nous utilisons ne nous permettent pas d’observer toutes les planètes.
À la recherche de jumelles de la Terre
Depuis 2018, le télescope TESS sonde le ciel à la recherche des exoplanètes les plus près de nous. Les planètes trouvées par ce télescope qui ont les caractéristiques les plus proches de celles de la Terre pourront ensuite être étudiées à l’aide d’autres observatoires, dans l’espace et au sol. Les données complémentaires ainsi obtenues serviront à confirmer si les planètes candidates sont bel et bien des planètes rocheuses de taille comparable à la Terre, et qu’elles se trouvent dans la zone habitable de leur étoile, ni trop proche, ni trop loin de cette dernière.
Les scientifiques croient qu’il y a beaucoup plus de chances que la vie extraterrestre soit très simple, comme les bactéries terrestres. Ils ne s’attendent donc pas à recevoir un message d’une civilisation extraterrestre en provenance d’une exoplanète ! Il sera difficile de confirmer sans aucun doute la présence d’une forme de vie très simple sur une planète à l’extérieur du Système solaire. Par contre, une multitude d’indices accumulés pourraient rendre l’hypothèse de la présence de vie très plausible. Ces indices pourraient prendre la forme de biosignatures dans l’atmosphère de l’exoplanète, des molécules comme l’ozone ou le méthane. Mais il est actuellement très difficile de prendre une mesure de la composition chimique de l’atmosphère des exoplanètes, car ces dernières sont très éloignées de la Terre et très peu brillantes.
Une vingtaine de planètes habitables ont été trouvées. Celles-ci seront suivies de plus près et feront définitivement partie des premières cibles du télescope spatial James Webb, qui sera lancé en 2021 et qui permettra de sonder leur atmosphère à la recherche de traces de vie. Chaque découverte d’une planète candidate représente donc un espoir de plus de trouver des traces de vie extraterrestre.
Plus d’informations
TOI, dans TOI 700d, signifie « TESS Object of Interest ».
Une exoplanète est une planète qui se trouve en orbite autour d’une autre étoile que le Soleil.
Le télescope TESS trouve des planètes qui passent devant leur étoile et qui font une mini éclipse, qu’on nomme transit. Les données recueillies lors des transits permettent de déterminer la taille de la planète et la durée de son année. En ajoutant les données provenant de télescopes au sol, nous pouvons obtenir la masse de la planète. Avec la taille de la planète et sa masse, nous pouvons calculer sa densité et déterminer si la planète est rocheuse ou gazeuse.
Références :
https://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA23407
https://www.nasa.gov/tess-transiting-exoplanet-survey-satellite
https://www.nasa.gov/content/about-tess
https://www.space.com/nasa-tess-first-earth-size-habitable-exoplanet-toi-700d.html
Source de l’image : JPL/NASA